Un vicomte express...

Jeune palefrenier

Le seigneur Engherran, l'était en train d'travailler dans son bureau. En train d'faire des trucs de prévôt sûrement. Sa Dame (une bien jolie Dame cette Dam' ... l'a bien de la chance l'Engherran) elle devait être pas loin d'son époux en train d'faire des trucs de bourgmestre ou d'épouse (l'veinard). Et puis moi j'avais fini mon travail que je d'vais faire au niveau des écuries. C'est que je d'vais nettoyer deux stalles et les rendre habitables pour deux bêtes. Sûrement qu'le chevalier il avait prévu d'rajouter des ch'vaux sans doute un pour son autre fille adoptive (très à croquer d'ailleurs ... j'en prendrai bien un bout comme la plus grande, la Laure ... une vraie beauté celle-là) et sûrement un autre pour la petiote Seren. Donc j'allais m'donner l'droit d'pouvoir ronquer un peu quand v'la qu'un voyageur s'pointe et qui me balance les rênes dans les paluches. J'allais lui causer que c'est pas parce qu'il est grand seigneur qu'il peut me traiter comme ça, mais v'la que je reconnais qu'c'est le duc et le suzerain du chevalier Engherran. Du coup bah j'essaye d'effacer mon r'gard mauvais pour tenter d'lui répondre comme y faut.

Bonjour Vot' Grasce.

Oui urgent !

Et v'la que j'me mets à bégayer.

Le M.. MAî ... Maître Peran il est dans le coin j'crois qui ... qui ... qu'il est dans les bois par là-bas. Y ch ... ch ... cherchait un bout de bois particulier pour y faire un truc pour de la musique Vot' Grasce. J... j' ... j'ai pas tout compris.

Je m'reprends avant d'dire.

J'peux v... v... vous y con ... conduire jusqu'à lui si vous vou ... vou ... voulez.

La tête du palefrenier était à mourir de rire et Sam n'aurait pas eu une idée bien précise en tête surement l'aurait-il remarqué mais là le fait d'avoir déranger le domestique dans son travail ne lui faisait ni chaud ni froid. Du moment qu'il avait sa réponse et après quelques secondes ou il eu envie de dire au palefrenier de se clamer, ce dernier parvint enfin à articuler quelques mots.

Dans le bois par là ? répondit-il en montrant l'allée principal qui menait à l'endroit ou avait eu lieu la cérémonie d'union C'est par là qu'il est partit ?

Jeune palefrenier

Je regardais l'duc m'indiquer une direction qu'était pas la bonne.

Bah ... euh ... en fait. C'est que en fait ... bah ... c'est qu'il est plutôt parti par là vot' Grasce.

Bon dieu respire donc un bon coup, t'arrives même plus à causer 'spèce de couillon.
J'me racle bin la gorge et j'reprends.

I ... i ... il est parti par là. P ... pa ... pas d'puis longtemps vous d'vriez le trouver vite vot'e Grasce.

Bien répondit-il en filant dans la direction indiquée en espérant que le garçon n'était pas idiot au point de lui indiquer une mauvaise direction

Au bout de quelques minutes il entrait dans le bois en espérant ne pas passer des heures à chercher Péran. Du bois pour faire de la musique avait dit-il... Une flute ? Une harpe ? Et pourquoi pensait-il à ça alors qu'il venait pour autre chose. Il devait marcher depuis un bon moment, en espérant ne pas être en train de tourner en rond, lorsqu'il aperçut une petite clairière et un homme assis sur un rocher lui tournant le dos. Péran or not Péran telle était la question. Il s'approcha en faisant un peu de bruit afin de ne pas effrayer l'individu au cas ou ça n'aurait pas été la bonne personne sait-on jamais.

Bonjour ! fit-il arrivé à quelques mètres du bonhomme qui de dos ressemblait bien à Péran

Peran

J'étais parti un moment dans la forêt d'Autrans pour partir en quête du bois précieux que je cherchais. Nul doute que beaucoup aurait dit que je ne pouvais rien faire avec un tel morceau de bois. Et, bien que les bûcherons connaissent suffisamment les arbres, ils n'ont aucune qualification pour découvrir la pièce de bois qui donnera naissance à un instrument de musique de qualité et qui lui permettra de fournir le plus beau et le plus pur des sons. Rien ne doit être choisi au hasard et la pièce que j'avais trouvée avait des courbes parfaites, aussi délicates, gracieuses et douces que celles d'une jolie femme.

Après cette recherche que j'avais mené avec talent, je me posais dans un petite clairière pour profiter simplement du moment, pour apprécier la vie de ce lieu enchanteur. J'avais fermé mes yeux pour communier avec la Déesse, pour ressentir chaque chose qui vivait ici, que poussait. Je savais qu'au fond de la clairière, près d'un petit ruisseau, il y avait un mulot qui essayait de fuir le serpent qui l'avait pris en chasse. J'entendais la voix mélodieuse du chêne qui répondait au frêne. Puis; parmi le chant des oiseux et des grillons, se furent des bruits de pas qui me parvinrent. Un homme assurément. Déterminé et pressé. Pas ceux d'Engherran. A l'approche de ma personne, ils se firent plus lents, plus discrets. Il y avait une certaine prestance dans le déplacement de cet homme. Des bruits de pas qu'il avait déjà entendu.

Bonjour Samuel Rossal, duc du Lyonnais-Dauphiné, dis-je avant même qu'il n'ai eu le temps de ma saluer.
Que puis-je pour toi ?

Je me retournais, ouvrant enfin les yeux pour saluer sans fioriture celui qui avait ravi le coeur de ma nièce.

Peran

Je regardais le duc avec curiosité. Comment pouvais-je oublier le mariage de mon frère ?

Venir de Sassenage pour moi voir, mais c'est un honneur ta Grasce.
Dis moi, à ton regard je te devine fort déterminé. Cela aurait-il un rapport entre ma nièce et toi même ?
Si c'est le cas, j'en serai honorer. Mais comprends que cela n'a rien de légal aux yeux du duché. Mais je suppose que tu le sais fort bien.
Par contre cela ne risque-t-il pas d'être perçu comme un affront par l'Eglise. J'ai ouïe dire qu'il y avait débat sur un texte liant Rome et le Lyonnais-Dauphiné. Pas que cela me dérange, mais je veux que tu comprennes que cela ne reste pas un engagement qui se fait à la légère, même si nous ne demandons pas de conversion.
Quant aux serments, dans notre culture ils ont énormément de valeur. Ce ne sont jamais des paroles en l'air. Briser de tels serments est lourd de conséquences. Mais je sais que tu es un homme de valeur. Les mots possèdent bien des pouvoir quand on sait en user avec intelligence et sapience.

Mais je parle et je ne te laisse pas l'opportunité de t'expliquer, dis-je amusé.
Je t'en prie. Je suis à ton écoute.

Vu la remarque à laquelle il avait eu droit à la fin de l'union de Engherran il ne fut pas étonné du laïus de Péran. Il savait bien sur que ce ne serait pas des paroles en l'air. Au final il comptait bien épouser sa louve, les on-dits il s'en moquait fortement même si avec ce qui se préparait il risquait de se faire un ennemis des plus redoutables en la personne du Fier et que ce dernier chercherait à se venger par tous les moyens il le savait.

Une seule chose me retient Péran répondit-il Des choses se préparent en la capitale et des choses qui risquent de ne pas être du goût de personnes influentes, le genre de personnes qui ne sont satisfaites que lorsqu'ils ont détruits leurs ennemis et crachés sur leurs cadavres. C'est à cause de cela que je n'ai encore rien fait. D'autre part il est vrai que l'Église ne reconnait rien mais le concordat n'est plus valide si c'est cela que tu demandes puisque toujours en discussions et que le précédent a été invalidé. Ce que je voudrais puisque tu sembles avoir deviné le motif de ma présence ce serait une cérémonie discrète afin de ne pas exposer inutilement les membres de cette famille que j'aime et dont tu fais partie. Il leva un doigt avant que Péran ne lui réponde Je sais fort bien que les Kerbleiz sont à même de se défendre et n'ont pas peur de grand chose mais il ne s'agit pas de cela, c'est au delà d'une simple union. On pourrait s'en servir pour faire invalider certaines choses que j'aurais fait mettre en place si l'on venait à apprendre l'existence de cette union. On pourrait m'accuser de trahison et d'autres choses plus graves mêmes. Comprends-tu ma retenue ?

Peran

J'écoutais le duc avec attention et entendais bien ces propos.

Rassures toi je la comprends et ce n'est pas par moi que le problème se posera. Aux yeux de l'Eglise je ne suis qu'un sorcier ou tout autre être associé aux démons.
Mais avant de prendre ta décision je te conseille de bien y réfléchir, d'en parler avec Laure et peut-être Dam' et Engherran. Les Kerbleiz sont forts, tu l'as dit toi même. Peut-être est-il temps que tu t'appuies également sur eux. Tu parles d'épouser ma nièce, la fille de Dam' et Engherran. Par ces paroles tu décides de faire partie de cette famille. Je suis sûr que tu y trouveras tout le soutien nécessaire et peut-être les réponses à tes angoisses.

Je l'invitais à s’asseoir face à moi sur une pierre de la clairière où nous nous trouvions et lui tendit un gourde de vin que je venait de sortir de ma besace.

Je pense que parfois il ne faut pas vivre de manière trop complexe à se poser autant de questions. Il faut prendre la vie comme elle vient et la savourer pleinement. Ta politique et tout le reste te coupe de cette spontanéité. Il te faut rire de choses simples prendre le temps de rencontrer toutes ces personnes qui ne te vois que comme le duc ou le conseiller ducal. Redeviens un homme simple et déjà beaucoup de problèmes se résoudront d'eux même.
Demande toi ce qui est véritablement important, ce qui qui est le plus beau et le plus précieux à tes yeux et bats toi pour tout cela.