[Mariage] Quelques mots pour une promesse d'Amour

[Le 9e jour de Mai de l'année MCDLX / J-13]

Cela faisait plusieurs jour qu'ils s'étaient installer dans ce château, coeur de la seigneurie d'Autrans, seigneurie dont Sam lui avait confié la charge et la responsabilité. Il se retrouvait donc avec une quantité de travail impressionnante, bien que selon certains il était un incapable qui ne faisait pas ce qu'il devrait faire. Mais peu lui importait finalement. Il laisserait dire puis agirait au moment opportun sans coup férir.

Repoussant vélins et parchemins, le chevalier se prit à réfléchir à l'avenir. La date du mariage approchait à grand pas et les missives d'invitations n'avaient même pas encore été rédigées, la liste pas même préparée. Quant au banquet, il n'y avait pas non plus pensé, trop occupé à jouir du bonheur d'être avec sa fiancée, sa future épouse. Pour se dernier, Engherran en parlerait avec Aurore qui saurait, elle, préparer un repas digne de ce jour si particulier. En attendant de trouver le temps de faire cela, le chevalier attrapa encre, plume et parchemin et commença à réfléchir à cette lettre qu'ils enverraient à leurs amis.

Engherran écoutait les rires de Seren et de Damour qui semblaient jouer toutes les deux juste à côté. Il était heureux de voir ces deux êtres qui comptaient tant pour lui déborder de joie de vivre, une joie de vivre nouvelle. Il y avait une ombre pourtant à cette superbe fresque, le trouble de Laure. La Petite Louve devenait femme et semblait un peu égarée. Dure expérience que celle de grandir. Le regard du chevalier revint sur la missive qu'il avait commencée et après relecture, mécontent de ce qu'il avait fait, jeta le morceau de parchemin dans les flammes de la cheminée avant d'en prendre un autre.

Il n'avait pas encore tremper sa plume dans l'encrier quand il entendit l'échange entre la fillette et sa belle. Il sourit rien qu'à l'idée de voir sa fiancée entrer dans ce bureau où il était visiblement enfermé depuis un long moment. Il ressentait un étrange grand vide quand la belle forgeronne se trouvait loin de son coeur, comme s'il lui manquait une partie de son âme. Ils formaient les deux moitié d'un tout. Cette femme, il l'Aimait passionnément et bien plus encore. Le mot Amour ne faisait finalement que résumé les sentiment qu'il portait à sa future épouse.

Elle frappa à la porte et glissa son joli minois par l’entrebâillement de celle-ci, lui demandant si elle le dérangeait. Lui faisant signe que non, elle vint le rejoindre pour lui donne un tendre baiser, baiser qu'il était bien heureux de pouvoir lui donner. Elle semblait avoir besoin de douceur et de passer un moment avec son chevalier. Il lui donna la main et la fit s'installer sur ses genoux.

Non, mon Amour, tu ne me déranges pas.
Au contraire même, tu tombes très bien.
Je voulais écrire la missive que nous enverrons à nos amis mais je n'ai aucune idée. Est ce que tu m'aiderais ? lui demanda-t-il à l'aide d'un sourire plus que charmeur.

La forgeronne prit place sur les genoux de son chevalier et installa sa tête dans le creux de son épaule. Elle aimait se retrouver dans le cocon réconfortant de ses bras, elle en avait besoin comme pour effacer le manque qu'elle ressentait lorsqu'ils étaient loin l'un de l'autre.

De l'aide? pour écrire? mais tu fais ça mille fois mieux que moi!
Bon si je t'aide, tu es libre après? plus de travail? lui demanda t-elle avec un sourire plutôt coquin et en passant son index sur ses lèvres, lèvres qu'elle mourait d'envie d'embrasser.

Ce sourire ! Ce sourire avait le don de lui faire perdre tous ses moyens. Visiblement la jolie fiancée semblait vouloir lui apporter une toute autre aide. Engherran laissa un moment sa plume et embrassa le doigt que sa bien aimée avait posé sur ses lèvres. Ils profitaient tous deux de ce moment ou leurs coeurs, leurs âmes se retrouvaient enfin après un "si long" moment éloigné l'un de l'autre.

Oui j'ai besoin d'aide mon Amour.
Et quand bien même tu n'aurais pas d'idée ta présence m'inspire.
Après cette lettre, je serai libre de ... de prendre soin de toi, dit-il en se mordant la lèvre ayant envie en cet instant précis de tout laisser pour ... pour ... Mais il fallait écrire cette lettre, après il pourrait être tout à elle.

Je ne suis pas sûre que ma présence te permette d'écrire plus facilement! lui dit-elle en gardant le même sourire.

Enfin je veux bien essayer de t'inspirer... Dam commença à lui déposer de légers baisers dans le cou, remontant jusqu'à son oreille qu'elle entreprit de mordiller délicatement.

Tu pourrais... je sais pas... faire rimer des mots? Aimer, sincérité, fidélité et tout ceux qui peuvent nous représenter, non? Mais en tout cas, trouves vite parce que... s'attaquant à sa ceinture, tu risquerais de ne pas pouvoir finir....

En effet cela serait probablement très difficile. Engherran, tout en se mordant là lèvre, ferma les yeux un instant tandis que sa bien aimée l'embrassait et le débarrassait de sa ceinture afin de pouvoir faire glisser ses douces mains sur son corps. Il poussa un profond soupir d'aise quand elle lui murmura ses mots. Aimer, fidélité, sincérité. Tout ce qui pouvait les représenter. Tremblant d'un désir naissant, il entreprit tout de même d'écrire quelques mots. Il se saisit fébrilement de sa plume et du morceau de parchemin, laissant la belle se serrer contre lui, le prendre dans ses bras, l'embrasser avec douceur et envie. Il était le plus heureux des hommes.


Ma chérie, que penses-tu de cela ? demanda-t-il a la belle Damour d'une voix qui ne pouvait cacher la passion qu'il avait pour sa future épouse.

Spoiler:

Dam prit une petite mine un peu déçue d'être obligée d'arrêter de l'inspirer... ou plutôt de le déconcentrer...

Tu as pu écrire quelque chose? J'ai bien cru que tu n'y arriverais pas au vu du nombre de parchemins qui ont fini dans la cheminée! s'asseyant correctement, elle lui sourit un peu taquine et se mit à lire le parchemin sur le bureau.

Dam l'embrassa en guise de réponse, l'émotion l'envahissait, ses yeux s'emplissaient de larmes de bonheur, elle n'aurait jamais pu rêver trouver meilleur homme que son chevalier. Ces deux là semblaient se correspondre pour former un tout.

Il observait Damour avec tendresse tandis qu'elle lisait les quelques mots qu'il avait couchés sur le parchemin. Il fut touché par l'émotion de celle qu'il considérait déjà comme son épouse. Engherran la serra contre son coeur et prit le temps d'essuyer ces quelques larmes de bonheur avant de l'embrasser avec Amour et passion. Cela semblait lui plaire.

Peut-être devrais-je me lancer dans la copie de toutes les lettres que nous devons envoyer.
A moins que ...

Plus de mots, il la voulait juste elle, profiter de sa présence, de sa douceur, de sa chaleur. Mais Seren était à juste côté et la fillette avait besoin de ses parents.

Peut-être devrions nous aller retrouver notre Petite Etoile ?
Nous reprendrons ce soir, dit-il en lui souriant, plongeant son regard charmeur dans le sien.

Le retour à Embrun tardait. Elle ne désirait rien de plus que de retrouver sa masure, et dormir d’un sommeil lourd et vide. Plutôt que de tourner comme une bête en cage, la Bestiole avait entrepris de passer à Autrans. Poussiéreuse, les yeux cernés, elle s’était glissé jusqu’au poste de guet, et avait simplement remis une missive et une gerbe de blé entre les mains du garde baillant à s’en décrocher la mâchoire, puis, avait filé tout aussi vite, laissant pour seule consigne de remettre le tout aux futurs époux.

Arrivée loin des hauts murs, elle s’arrêta et se retourna regardant longuement la bâtisse qui se détachait haute et droite dans le ciel dégagé. Elle sourit doucement et reprit son chemin.

Citation :

Dam, Engh,

Au Loup, et à celle que j’aime surnommer secrètement l’Hirondelle, car elle a apporté le printemps dans un cœur trop longtemps hivernal.

Chers tous deux donc, vous comprendrez, j’en suis certaine mon absence, le plus beau cadeau que je puisse vous faire est de ne pas montrer ma mine en ce jour qui ne doit être bonheur et joie pour vous. Mais, acceptez néanmoins cette petite gerbe de blé cueillie sous le clair de lune. La coutume veut qu’elle vous apporte le bonheur et vous assure une belle et grande descendance. Un Loup et une Hirondelle ça promet une belle nichée.

Hors cela, j’ai peu de chose à vous souhaitez que vous n’ayez déjà, hormis conserver toujours cette pureté et cette générosité qui vous qualifie tous deux.

Profitez, profitez sans relâche de votre bonheur. Les mots dits ou écrits sont vains, voilà ce que je disais, je n’en plus si certaine. Pardonnez la maladresse et la banalité des miens, je manque de pratique. Je ne sais pas faire ces trucs là. Vous le savez. Mais vous savez aussi que toutes mes pensées et mes vœux vous accompagnent.

Rho, quelle bêtise que ces tournures éculées !

Bouffez la vie à pleine dents, régalez jusqu’à plus faim, si tant est qu’on puisse un jour ne plus avoir faim de ces choses là, prenez tout, enivrez vous, encore et encore, soyez égoïstes et ne laissez personne, jamais, accaparer une seule miette de ce que vous partagez. Chavirez-vous et redemandez en, jusqu'à devenir vieux, édentés et hum, je passe les détails, Engh n’en étant déjà pas si loin. C’est lui qui le dit, pas moi hein !

J’arrête là, j’ai atteint mon quota de blabla pour au moins les trois années à venir ! De plus vous savez déjà tout ça, bien mieux que moi.

Axelle.

[Le 22e jour de Mai de l'année MCDLX / Jour J]

Engherran s'était saisi d'un feuillet de parchemin afin de répondre à la missive que leur avait fait parvenir Axelle quelques jours auparavant. Elle était loin, il le regrettait, il aurait aimé que son amie soit présente parmi les invités, mais comme elle le disait dans sa lettre, elle avait le coeur douloureux du fait des erreurs commises. Mais le Loup savait que la Bestiole saurait retomber sur ses pattes et continuer à aller de l'avant. Il espérait juste une chose, qu'elle n'oublie pas ses amis en cas de soucis.

Attrapant sa plume qu'il trempa dans l'encre noire, le chevalier de Kerbleiz commença à coucher les mots sur le parchemin.

Citation :

Axelle, très chère amie,

Nous avons été touché par ta missive que nous avons lu et relu et nous regrettons tout deux que tu n'ais pas souhaité pousser plus loin ton expédition en cette Seigneurie d'Autrans. Mais nous respectons ton choix, car nous savons la difficulté des épreuves que tu as vécues. Saches seulement que tu seras toujours la bienvenue en notre demeure et ce quelque soit ta mine.

Nous avons attaché bien en évidence, au dessus de notre couche, la gerbe de blé que tu nous as si généreusement offerte. J'espère en effet qu'elle saura nous apporter le bonheur et une belle nichée.
Nous allons suivre ton conseil et profitez de ce que la vie nous offre et en redemander jusqu'à satiété si jamais nous arrivons à nous en rassasier. A dire vraie, nous n'avons pas attendu, notre mariage pour jouir de cette nouvelle existence. Nous prenons et nous nous donnons tout le bonheur que nous avons tant chercher l'un et l'autre.
Quant à mes crocs, méfie toi tout de même que je ne te les plante pas dans tes jambons.

Quoi qu'il en soit milles merci. Nous aurons une pensée pour toi, ainsi tu seras avec nous en ce jour si particulier pour Dam' et moi.

J'espère que tout se passe bien pour toi à Lyon et que les jours que tu as passés en compagnie de Felryn vous ont permis de discuter et de parler un peu. Je suis convaincu que les mots échangés entre deux amis ou deux amants sont importants, qu'ils soient dis ou écrits, à condition qu'ils soient toujours sincères et qu'ils restent les tiens. Peran, mon frère dit qu'il n'y a rien de plus puissant que les mots quand on sait les utiliser. Je pense qu'il a raison. J'espère que tu sauras trouver ta façon de dire les choses avec ton âme et ton coeur. C'est à notre tour de te souhaiter tous nos voeux et nos meilleures pensée. Nous espérons que tu sauras trouver la voix qui te conviendra le mieux et nous plaçons sur celle-ci un refuge pour que jamais tu ne puisses t'égarer.

Prends soin de toi Axelle et reviens nous vite.

L'Hirondelle et le Loup.

Citation :

Au loup, à l'ami.

Les rumeurs qui te sont parvenues sont avérées. Nous n'étions qu'une poignée de fous contre trois armées à l'apogée de leur puissance. Mais Christos a décidé que je vivrai. Ne serait-ce que pour voir mon enfant. Je rentrerai donc, d'ici un mois ou plus, pour le voir et veiller sur lui. Sur elle, d'ailleurs. L'as-tu vue? J'ai du mal à me l'imaginer. Et à l'idée de la porter un jour dans mes bras, je suis mort de trouille. C'est idiot, n'est-ce pas?

Mais assez parlé de moi. Avec tout ça, et cette fichue rémission, j'en ai oublié de te féliciter. Pour ton mariage. Je ne sais pas si je devrais t'offrir des voeux ou des conseils. Je suis aussi mal placé pour l'un que pour l'autre. Et d'ailleurs, je ne sais pas si je dois m'en réjouir. Par les temps qui courent, ils sont beaucoup, les sombres idiots qui prennent ce serment à la légère. Le mariage est une alliance qu'aucune lassitude d'aucune sorte ne devrait mettre à terre. C'est un pacte divin, un serment de vie et de mort. Alors, si je t'adresse mes frileuses félicitations, je ne pourrai m'empêcher de t'enjoindre à prendre garde.

Les femmes sont ingrates. Voilà ce que j'en sais. Non pas que j'ai la prétention de connaître ta Dame, mais méfie-toi. Tu auras beau tout lui donner ou tout lui faire découvrir, sitôt que tu auras le dos tourné, ce sera comme si tu n'avais jamais existé. Et comme je ne suis pas avare de mauvais conseils, moi l'ours aigri, je t'en dispense un ou deux.

Au premier manquement, accorde tes pas aux siens. Au second manquement, saisie-la aimablement. Au troisième manquement, fais la danser. Au bout d'une putain de corde.

Félicitations, je crois.

G.F.

PS: Si tu vois Nyna, passe lui mon bonjour.